Alsace Les pastorales

Pastorale du Liebfrauenberg 6-8 mai 2019

Ce n’est pas la mort que je crains mais de mourir », déclarait autrefois Montaigne. Cette affirmation résume à elle seule toute notre rencontre dont le thème a été : « Vieillesse et fin de vie ». Le sujet a pu sembler ardu à certains mais ô combien il a concerné chacun d’entre-nous. 

Le Dr Jean-Gustave Hentz, actuellement président du comité d’éthique de la FPF nous a exposé les situations qui font encore problème en France. Face à une maladie incurable, qui occasionne de grandes souffrances, l’euthanasie consiste à demander à un proche de mettre fin à ses jours, le suicide assisté laisse l’initiative au patient qui s’ingère lui-même le poison létal fourni par un tiers. Ces deux pratiques sont encore interdites en France. La seule action autorisée par la loi Claeys-Léonetti est la sédation profonde qui consiste à endormir le patient jusqu’à ce que mort s’en suive, ce qui évite les souffrances de l’agonie et peut dans certains cas être réversible et interrompue. Face aux demandes de légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, la FPF doit se prononcer sur le plan éthique. Elle n’est pas forcément en décalage avec les aspirations actuelles mais elle énonce 4 principes : 

  • Dieu est à l’origine de la vie
  • La vie est un don 
  • La finitude est un élément structurant de la condition humaine 
  • Le principe de fraternité vis-à-vis des personnes les plus fragiles s’impose.

L’essentiel est d’accompagner les personnes en fin de vie et de développer les soins palliatifs. Ce thème a été repris par la table ronde du lendemain où étaient présents le Dr Dominique Rohmer-Heitz, anciennement présidente de JALMAV, et médecin des soins palliatifs à la clinique de la Toussaint à Strasbourg, ainsi que 2 aumôniers Pascale Haller et Annick Vanderlinden qui ont partagé leur vécu auprès des personnes en fin de vie. La prise en charge de la douleur et l’accompagnement spirituel peuvent donner à la fin de vie des instants lumineux. La loi Claeys-Léonetti nous invite à remplir le formulaire des « Directives anticipées » qui font autorité auprès du corps médical, qui permettent « à chacun de se réapproprier sa vie jusqu’à la fin ».

 Madeleine Wieger, professeur à la Faculté de Théologie de Strasbourg a conclu cette rencontre en évoquant ce que la Bible nous dit de la vieillesse et de la fin de vie. L’A.T. est jalonné d’allusions à la naissance et à la vieillesse particulièrement les psaumes et les livres de sagesse. Qu’est-ce que l’homme devant Dieu ? Que vaut sa vie lorsque sa fin approche ? De nombreux passages mettent en valeur le rôle de sagesse que l’ancien peut exercer auprès des jeunes, la transmission de son savoir, de sa vie spirituelle, d’une foi vécue. Mais le vieillard peut aussi perdre ses forces et une partie  de ses fonctions vitales, il devient alors vulnérable et fragile. Dans les deux cas, les textes bibliques nous demandent de respecter les personnes âgées, de les soutenir et de les accompagner. M. Wieger nous a laissé sur une question : L’espérance de la résurrection, surtout présente dans le N.T, change t-elle notre perspective de la vieillesse et de la mort ? Un thème primordial largement discuté entre nous, nourriture essentielle de cette rencontre où la convivialité et les moments de détente et de découverte furent amplement partagés.

Françoise Gehenn

À propos de l'auteur

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Alain Rey

Directeur de la publication Hier & Aujourd'hui
Pasteur de l'EPUdF
Études à Montpellier, Berkeley et Genève
Pasteur à Fleury-Mérogis, Mende, au Defap et à la Cevaa

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