Emmanuelle Seyboldt : La mission de l’Église
C’est le thème qu’a proposé Emmanuelle Seyboldt à la pastorale des retraités du 8 Mars 2023, à Nîmes. Cette réflexion s’inscrit pleinement dans l’actualité synodale. Tout d’abord un petit historique pour nous rappeler que cette réflexion a été initiée en 2017 : le Conseil National de l’EPU a diligenté une enquête concernant les pasteurs : leur vocation, leur formation, l’exercice de leur ministère et les attentes ou propositions locales. Ce devait être le sujet d’un synode mais il s’est vite avéré qu’il ne pouvait être abordé sans réflexion préalable sur la mission spécifique de l’Église.
En Mai 2022 paraît donc “Une charte pour une Église de témoins« . Un constat s’impose : nous vivons dans une société qui ne veut plus avoir à faire avec les églises en général ni les entendre. De surcroît la transmission dans les familles est difficile et les repères forts ne peuvent se transmettre que s’ils sont très incarnés par les témoins. L’Église fait alors face à un virage crucial à ne pas rater: comment articuler ce qu’elle reçoit de l’évangile, ce que Dieu attend d’elle, et ce monde en pleine mutation ? Comment organiser notre vie d’Église pour que la parole soit audible ? Pratiquement, Emmanuelle nous propose 4 pistes :
1-témoigner en paroles et en actes
2-en intégrant une donnée incontournable: l’Eglise universelle,
3-en reconnaissant des ministères variés ,
4-et donc en proposant une formation à tous les membres de l’Eglise.
1- nous devons encourager au témoignage en paroles et en actes car le rationnel ne suffit pas pour convaincre . On a besoin d’un témoin qui dise pourquoi il est là dans ce lieu de culte ou de réunion.( Même si cette prise de parole est difficile!) ; le lieu doit manifester en lui-même cette ouverture à l’autre , à tous les autres . Que voit la personne qui entre pour la première fois? Qu’est-ce qui va lui donner envie de vivre ce que d’autres vivent? “Accueillir” nécessite une préparation qui réponde aux besoins de l’accueilli, pour qu’il entende bien ce qui est dit par exemple ( sono adaptée) ;il est nécessaire aussi d’éviter le langage de l’entre soi, de veiller à la visibilité du lieu, à l’affichage clair des jours de culte ou de réunion par exemple, d’être attentif aux plus petits ou plus simples…
2-nous devons surtout intégrer une donnée essentielle : l’Eglise universelle est déjà dans nos temples ! Les accueillis viennent de tous les continents. Ce qui interroge bien sûr notre manière de recevoir et de célébrer nos cultes. Comment faire vivre ensemble toutes ces différences? comment donner à chacune sa vraie place?
Le Defap gère les relations avec les Eglises du sud si bien que les églises localement se sentent moins concernées par l’Eglise universelle. Un dialogue avec le Defap est en cours à ce sujet. Pourtant dans l’EPUdF 30% des pasteurs sont étrangers et nombre de pasteurs africains parmi nous pour nous évangéliser. Veillons aussi à donner à la Cevaa plus d’importance, elle est la Communauté d’ Eglises nord et sud servies à égalité .
3-nous devons aussi reconnaître la variété des ministères .
L’enquête révèle que certains ont un vrai travail de pasteur sans avoir fait d’études de théologie . Ne pourrait-on pas avoir des ministères personnels particuliers de l’Union? Avec un cahier des charges spécifique, et même avec un salaire? Une évaluation? Cela permettrait de rester vigilants et d’éviter des dérives. Un exemple :les assistants de paroisse.
Comment donner leur place à ces gens disponibles, qui ont des parcours et des charismes différents?
4- Enfin le besoin de formation découle comme une évidence de ce qui précède. La formation d’ évangélistes a déjà été proposée ( comme JEEPP à Lyon: ils sont capables d’analyser un terrain sociologique, d’organiser l’accueil adéquat,d’adapter la transmission… ) Penser aussi à la formation des conseillers.
Conclusion ou envoi: ne disons pas il faut, il faut , car tout bouge . Mais organisons l’Eglise comme nous avons envie de la vivre en toute liberté.
Quelques chiffres: 425 paroisses, pour 380 pasteurs dont 70 envoyés ailleurs.
Veillons aux nouveaux ministres fragilisés
Colette Willm
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