Nous vivons dans un monde en crise où les religions sont contestées en raison des dogmes qui sont sensés être pour elles des vérités universelles sur lesquelles elles s’ appuient pour affirmer leur message, leur croyance et où les contradictions internes sont dénoncées lorsque les paroles ne correspondent pas aux actions attendues.
De son côté le courant humaniste défend lui aussi des valeurs idéologiques, laïques, républicaines « Liberté, Egalité, Fraternité » que l’auteur entend vivre par l’action sociale qu’il conduit dans un quartier populaire de la région parisienne en lien avec l’Église locale.
Ce lien entre action collective, sans discrimination des publics accueillis, et la Parole libératrice que l’ Église veut proclamer conduit à un questionnement permanent entre idéologie et réalisme et c’est bien conscient de ces difficultés que l’établissement où se déroule l’action à été baptisé dès son origine « La Maison du Rêve »
Ce dilemme entre mission ecclésiale et action humanitaire l’auteur nous le fait partager par sa critique du monde religieux et sa foi personnelle qui est un questionnement permanent sur sa relation à Dieu.
C’ est dans un entretien avec son frère que l’auteur aborde toutes ses interrogations personnelles et existentielles sur l’ amour, le prochain , la loi, la morale, le sens de la vie etc… et toutes ses valeurs spirituelles qui accompagnent la vie toute entière dans cette recherche permanente de Dieu.
C’est aussi dans ce dialogue familial que sont abordés toutes les questions sociales, les choix professionnels, les engagements personnels nécessaires pour justifier l’action auprès des plus démunis, les plus pauvres dont il faut défendre la cause pour les aider à se prendre en charge et les aider à s’assumer par eux mêmes.
Ce témoignage d’une vie où l’auteur analyse ses difficultés, ses propres contradictions, ses aspirations, ses pensées avec beaucoup de sincérité, de vérité, de réalisme dans ce combat entre rêve et réalité est à la fois émouvant et surprenant et toujours empreint d’une franchise peu commune.
Ce livre est à la foi un bilan d’une action humanitaire et un examen de conscience à l’âge de la retraite. En laissant la parole à l’auteur où la foi, la recherche personnelle de Dieu, et la critique du religieux se mêlent nous cheminons entre « rêves et réalité » qui continue de nous interroger dans le monde d’ aujourd’hui.
J’ai été professeur, éducateur, psychologue. Je suis toujours revenu à l’Eglise parce que je ne voulais pas perdre ce qu’elle m’a apporté :
- Un regard lucide sur le monde.
- Un moyen d’émancipation, de connaissance d’adaptation à l’ évolution de la société.
- Une responsabilité où l’amour du prochain n’est pas un bon sentiment , mais une prise en considération de son existence pour lui donner la possibilité de s’émanciper.
De son expérience sociale et professionnelle où cohabitent les joies, les difficultés de l’action, le message du christianisme qui insiste beaucoup sur la paix, l’ amour, le pardon, la réconciliation ne peut se limiter à des vérités qui tombent du ciel mais demande engagements et formation.
Pendant ces douze années vécues à la « Maison du rêve » c’est lors d’une fête organisée pour les 20 ans que l’auteur partage son bilan « Nous avons vécu des moments merveilleux qui nous mettaient en Joie mais qui plus encore façonnaient notre vie à venir. »
La fin du livre nous dépeint une Église pragmatique ou le rêve et le message de l’Évangile parviendraient à réaliser les valeurs qu’elle proclame de justice, de vérité, de liberté, de beauté que seule notre foi en Dieu parviendrait à rendre possible pour le monde d’aujourd’hui..
En guise de conclusion : Jacques Salomé dans son livre : Voyage au pays de l’Amour écrit : « Au delà de la foi et des croyances, ce qui fait défaut au monde, c’est des ancrages concrets, des balises, des points de repère stables, qu’il serait possible d’intérioriser et de partager au quotidien. Je rêve que puisse se recréer des oasis relationnelles , ce qu’étaient autrefois les Églises et les lieux de culte ? »
Daniel Alègre
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