Carnet Portraits

Jean-Pierre Payot

Jean-Pierre Payot

Chers Amis de l’Amicale,

Nous avons appris le départ du pasteur Jean-Pierre Payot. Les différents postes qu’il a occupés ont été évoqués et s’étendant de l’Afrique à la France. Alors qu’il exerçait en paroisse, il fut aussi le Président de la Commission Justice et Aumônerie des Prisons de la Fédération Protestante de France. C’est dans ce cadre si particulier que nous l’avons connu et apprécié. Il était discret concernant sa vie personnelle, mais évoquait parfois une première formation en qualité de typographe. Un tel artiste collabore dans un milieu en perpétuelle évolution. Il est celui qui choisit et compose avec des caractères… C’est l’histoire de la lettre ; synonyme de rigueur et gage de qualité. Cette première marche de l’escalier d’une vie a forgé une manière d’être et une exigence spécifique dans la relation interpersonnelle. Sachant que la lettre tue mais que c’est l’Esprit qui vivifie, Jean-Pierre Payot a choisi de consacrer sa vie à l’annonce de la Bonne Nouvelle.

 

Il a soutenu et accompagné les ministères exercés dans les milieux de privation de liberté. L’écoute et l’accompagnement des détenus sont la mission essentielle, avec des échanges incroyables de relations où les masques tombent souvent radicalement. La vérité cruelle des détresses et les espoirs les plus vivants vont de pair pour tous ceux qui font l’expérience redoutable de la détention. Avec pragmatisme, Jean-Pierre a toujours associé aux indispensables visites carcérales, l’impérieuse nécessité d’analyser et de comprendre le monde judiciaire. Régulièrement, des magistrats, des avocats, des responsables du monde pénitentiaires étaient invités, afin de rendre nos actions les plus efficaces possible.

Nous avons accompagné les aumôniers des Antilles, et, sur place, rencontré les différentes Autorités. Ainsi, comme il aimait à le rappeler, nous sommes aussi une sorte d’artisans, mais ceux-ci doivent accepter sans cesse d’être « ajustés » par l’Ecriture. C’est la base de compréhension du monde « aux prises avec Dieu »

Nous disions parfois que notre mission était inutile et cependant indispensable. Nous étions un « poste avancé » de l’Eglise et particulièrement reconnaissants lorsqu’elle nous apportait son soutien. Parfois présence essentielle d’un sourire porteur de joie, nous redirons toujours avec Jean-Pierre Payot que : « C’est la joie seule et non l’acceptation de la tristesse qui apporte la paix » (Paul Claudel – le soulier de satin)

Werner Burki, pasteur
Ancien Aumônier général des Prisons
Marseille

À propos de l'auteur

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Alain Rey

Directeur de la publication Hier & Aujourd'hui
Pasteur de l'EPUdF
Études à Montpellier, Berkeley et Genève
Pasteur à Fleury-Mérogis, Mende, au Defap et à la Cevaa

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