Quels enfants pour notre avenir ?
Guilhen Antier reprend les thèmes véhiculés par les médias et les réseaux sociaux en les retournant pour leur donner le dynamisme que la société actuelle ne laisse pas transparaître. C’est une attitude de « sauveurs » que nous devons avoir vis-à-vis des autres. Il s’interroge en plaisantant sur les arguments qu’apporte le mouvement d’Église Verte qui nous invite à sauvegarder la planète, alors que selon lui c’est le contraire qu’il faut faire, car le salut dans la pensée chrétienne implique une conversion. Il ne s’agit pas de conserver en l’état ce qui existe mais de s’impliquer dans l’atmosphère que suggère le Notre Père quand il nous dit « que ton règne vienne ». Le sujet de la fin du monde est mal traité par les Églises qui maintiennent la confusion entre nature et création. Il semblerait que le christianisme contemporain ait délaissé la dimension eschatologique de la foi. On ne demande plus que le monde soit sauvé, mais sauvegardé.
Il n’oublie cependant pas le sujet qu’il doit traiter : celui de l’avenir de nos enfants qui s’inscrit dans l’incertitude. Pourtant c’est d’espérance qu’il s’agit, et l’espérance ne peut s’inscrire que dans une ouverture à Dieu. L’enfant est celui qui a l’avenir devant lui. Or les enfants sentent très bien cette « vraie vie » que portent leurs parents. Nous sommes invités à la chercher pour la transmettre à la jeunesse. Les enfants seront dans une attitude d’ouverture à Dieu si nous les mettons dans la confiance et non dans la crainte. Face à un avenir menaçant, nous devons être porteurs d’espérance pour eux. Nous devons nous avancer vers un avenir qu’on ne voit pas mais qui reste riche de promesses. Guilhen Antier termine en méditant cette image du rameur qu’il emprunte à Kierkegaard : le rameur dans son action tourne le dos à l’avenir vers lequel il va. La responsabilité du croyant n’est pas d’éclairer l’avenir mais de l’assombrir pour laisser Dieu venir vers nous.
Jean Besset
Leave a Comment