Si vous essayez de me prendre, vous resterez les mains vides
Si vous pensez m’apprivoiser, vous allez vous décourager
Je ne ressemble à rien, on me tricote à l’envers,
Je fuis les mondanités et les mots bétonnés.
J’arrive quand les autres partent,
J’ai pour maison le sable de l’instant,
Mais si l’accueil sonne juste, je m’attarde volontiers.
J’ai besoin de trois fois rien, une chaise de paille dans un coin.
Je n’entre pas chez ceux qui sont repus,
Je viens chez les petits qui ont pour pain
La faim et te désenchantement.
Je prends I’escalier de service,
J’arrive dans leurs disputes et leurs désordres.
Je me glisse dans les draps de leur vie et les surprends,
Comme une douceur, une si petite douceur…
Je caresse leurs cheveux, ils respirent sous [e souffle de ma main.
Et le ciel est plus large, et la terre plus chaude.
Sans comprendre, ils se lèvent au milieu des décombres.
!ls ramassent leurs larmes, une à une, aucune ne doit se perdre.
Nous les plantons au bord de la fenêtre.
Chacune a son histoire, son terroir.
Et de les savoir là, ils sont plus légers.
Ce n’est pas que tout soit clair,
Mais leurs yeux sont lavés.
Demain peut s’envisager, et moi les laisser.
Car beaucoup d’autres guettent mon passage.
Je suis de tous les voyages, on me reconnaît
Au battement d’aile qui effleure les visages,
À la trace du désir qui soudain déplie le cœur,
De toujours à toujours, nouée à l’invisible travail
D’ensemencer le monde et de grandir les êtres,
J’ai nom « espérance ».
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