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Un état de droit remplacé par un état de guerre sociale

Le vote de la loi sur l’immigration, la procédure choisie pour y parvenir,  les principales  mesures, surtout, sont un scandale. Voilà qui nous laisse dans une sidération tandis que l’opinion et une partie importante de la société cachent à peine leur malaise. La classe politique ressemble à un corps tétanisé, qui aimerait tant regarder ailleurs. En haussant les épaules ou en secouant la tête…

L’irrationnalité de ce qui est arrivé transforme le choc en une angoisse indéfinissable ! Car le résultat de la Commission paritaire et celui du vote délétère accompli par les élus nous impose une fatalité sans justification.

USA,  Grande Bretagne, Norvège, Pays-Bas, Italie, etc. : la  fatalité qui frappe les grandes démocraties consiste à se dénuder devant les promesses pompeuses, afin de pouvoir assumer les contraintes pour mieux cacher  leur haine des pauvres. Et ainsi s’exonérer de leurs conséquences, parfois de leurs crimes, qui ont mis le monde dans ce tohu bohu. Et si ce chaos était encore autre chose et portait un autre nom?

Les discriminations et le harcèlement peuvent être traduits dans des lois, en attendant de migrer dans les Constitutions, débordant ainsi tracts et manifestes de gouvernement à l’origine de  leurs gestations. C’est ça l’évolution normale.

Zemmour c’est nous. Comme J.M. Le Pen était sorti de nous. La preuve est ce que dit aujourd’hui sa fille, saluant la « victoire idéologique » de la politisation de la haine. De la haine ou de la peur ? C’est comme on l’entend. C’est ça l’évolution. La loi et les règlements pour le service de l’exploitation des plus faibles, en attendant  leur éloignement!

C’est-à-dire là même où ces maux auraient dû être adoucies, voire combattus, afin que ces lois et ordres  gardent leur rang et  leur prestige  de repères  de civilisation. Non, c’est l’inverse que l’on veut imposer à la France dans un cynisme de brutalité.

L’état de droit est sans honte remplacé par un état de guerre sociale, soutenu par des dispositions iniques aux conséquences inhumaines. Ce n’est pas la fin d’une histoire, mais le dévoilement effrayant d’une injustice légale ! La non-histoire a  commencé. Ça ressemble aussi à une sortie de l’histoire.

Depuis que le Sénat avait fait  connaître ses orientations, nous savions à quoi nous attendre quant aux pourparlers et autres décisions institutionnelles. La radicalisation était palpable.

La peur des autres qui nous « menacent ». La Peur de nous-mêmes  aux assises insondables, la peur que des valeurs  déclamées, des réalisations spirituelles, artistiques, n’ont réussi à guérir. On rend les armes, on se désavoue, on se déshabille, en étalant tout le dénuement. On croit maîtriser son sort en se défaisant…

Les positions de la Cimade et celles de la FPF sur cette dérive traumatisante sont connues. Mais ne sont-elles pas simplement admirées, parfois méditées, comme des œuvres d’une Expo ou de musée.

Dans cette tourmente, portés par cette posture extatique de la Peur politicienne, sociétale, civilisationnelle, la question n’est pas « Que faire ».

Mais où est le Reste ? Car il y en a forcément. C’est-à-dire comme dans les livres prophétiques. À n’en point douter il y a un Reste, qui fait la force des victimes et l’espérance de Dieu. Le Reste refuse que l’Humiliation et la confusion n’aient le dernier mot.

Philippe Kabongo Mbaya,
Président du Christianisme social

À propos de l'auteur

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Alain Rey

Directeur de la publication Hier & Aujourd'hui
Pasteur de l'EPUdF
Études à Montpellier, Berkeley et Genève
Pasteur à Fleury-Mérogis, Mende, au Defap et à la Cevaa

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