14 novembre 2019 à la paroisse de Hautepierre, banlieue strasbourgeoise.
« Un enfant à tout prix ! » tel est l’enjeu éthique de cette Pastorale qui a eu lieu dans le cadre de la paroisse protestante de Hautepierre, banlieue strasbourgeoise. Le professeur Israël Nisand nous a fait l’honneur de participer à cette rencontre pour nous parler de PMA (Aide Médicale à la Procréation) et de la GPA (Grossesse pour autrui). Entre 2 interventions à Paris, il nous a rejoint en TGV qui ce jour-là a eu 2h. 1/2 de retard. Arrivé au moment du repas, Israël Nisand a improvisé une présentation spontanée, concise et marquante. Pour les couples hétérosexuels, la PMA est légale et remboursée. Les ovocytes d’un donneur se substituent à la stérilité du mari qui devient le père juridique tandis que le donneur garde l’anonymat. Par contre, la GPA qui consiste à trouver une mère de substitution à l’épouse pour porter la grossesse, est interdite en France. Peut-on étendre l’AMP aux couples homosexuels et aux femmes seules et peut-on légaliser la GPA qui se pratique déjà dans certains pays ? I. Nisand semble plutôt favorable à une ouverture et une extension de la loi française. Les études qui ont été faites en Californie, avec une recul de 30 ans, ne décèlent pas d’anomalies chez les enfants élevés par des parents de même sexe. Il n’y a pas davantage de névroses, de problèmes scolaires, de délinquance ou de drogue, pas même davantage de jeunes homosexuels. Les structures familiales ont beaucoup changé ces dernières années, le modèle patriarcal est de plus en plus remis en question. Le gynécologue est confronté quotidiennement au désir d’enfant, ce désir habite aussi les femmes lesbiennes, pourquoi leur refuser ce qu’on autorise aux autres couples ? La GPA interdite, devrait être autorisée dans certains cas extrêmes. Nisand nous donne l’exemple d’une femme privée d’utérus à qui on a greffé l’utérus de sa mère encore relativement jeune, deux opérations lourdes et handicapantes, mais la greffe d’organe est légale. Faire porter l’enfant par la mère aurait été beaucoup plus simple et naturel médicalement parlant.
L’après-midi, nous avons entendu la professeure pédopsychiatre, Anne Danion. « Est-ce un droit d’avoir des enfants » : question essentielle d’un point de vue éthique : La technique médicale flirte avec la maîtrise de la vie, donc de la mort. Les lois encadrant l’AMP et la GPA ne sont pas seulement des lois médicales mais sociétales. Si l’AMP est étendue aux femmes seules et homosexuelles, en a-t-on mesuré l’impact économique ? Il est de plus en plus difficile de trouver suffisamment de donneurs car les enfants nés par AMP et actuellement adultes réclament la levée de l’anonymat du donneur. Les moyens ne sont pas extensibles à l’infini, on le constate à présent dans les dons d’organes. Instrumentaliser le corps engendre un certain nombre de problèmes. L’éthique, c’est poser la question fondamentale : « Qu’est-ce que l’humain au sein du progrès technique ?
- début de matinée, la pasteure Claudia Schulz nous a fait vivre un moment de méditation profonde et intense. Puis, elle nous a présenté les différentes activités de la paroisse de Hautepierre. Présence diaconale par le vestiaire et différentes sortes d’aide, lieu d’accueil pour de multiples activités comme la chorale de jeunes « les gospel kids », lieu de partage et de fraternité pour de multiples groupes ethniques. Une vraie mosaïque où la foi joue son rôle de ciment. A la fin de l’après-midi, le Président Christian Albecker nous a rejoint pour nous parler de la journée des bénévoles qui a eu lieu, le 26 octobre 2019 et qui fut une vraie réussite. Il nous a aussi présenté le sujet principal proposé à l’Assemblée commune du 16 novembre 2019 : la bénédiction religieuse des couples homosexuels au sein de l’UEPAL.
Françoise Gehenn
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