Les pastorales Pays cévenol

Pastorale des pays cévenols 11 mars 2019

Se retrouver à Anduze, au Centre du Val de l’Hort est toujours un réel plaisir. Temps privilégié pour partager les nouvelles des uns et des autres, penser aux amis retenus par le deuil ou la maladie, notamment Enguerrand Waag qui, durant des années, a rédigé le compte-rendu de nos pastorales pour « Hier et Aujourd’hui« . Temps pour la réflexion, la convivialité autour du repas. Temps pour la méditation et la louange.

 Roger Zürcher, agronome disciple du Christ, Vice-président du SECAAR (Service Chrétien d’Appui à l’Animation Rurale), a animé la journée sur le thème : « La mission intégrale et la réconciliation avec la terre ». Son exposé était charpenté autour de trois chapitres :

1/ Biblique : Dieu donne autorité à l’être humain sur la nature. Il le place dans le jardin pour le garder et le cultiver ( cf. Genèse 2 ). Jésus est venu pour l’humanité, mais aussi pour le cosmos tout entier (Jean 3/16 ). Il est venu pour tout réconcilier (2 Cor 5/19). L’être humain fait partie intégrante de la Création, sa vocation est de la protéger mais au lieu d’être fidèle et responsable, il a rompu l’équilibre, apportant des fruits amers : relations brisées avec Dieu, avec les autres, avec soi, avec la Création.

2/ Exploiter ou cultiver ? Comment passer de l’exploitation à la réconciliation ? Depuis une centaine d’années, une agriculture utilisatrice de produits de synthèse (engrais, pesticides, produits phytosanitaires) s’est développée, elle est devenue la norme au niveau mondial. C’est ce qu’on appelle l’agriculture « conventionnelle », système destructeur et injuste. En parallèle, des paysans ont résisté et sont devenus les promoteurs de l’agriculture biologique. Aujourd’hui, de nombreuses approches d’agriculture écologique existent. Elles font toutes la promotion d’une agriculture durable, appelée à se démarquer du modèle conventionnel, industriel ou productiviste. 

3/ Au Nord comme au Sud, essayer de suivre quelques pistes pour redécouvrir le respect de la nature. Acheter des produits bio et locaux. Soutenir les paysans (vente directe…). Favoriser les circuits courts. Devenir producteur soi-même (potagers partagés, créer ses propres semences). Remplacer les engrais chimiques par les engrais organiques (compost). S’engager politiquement et dans le domaine associatif pour orienter la politique agricole vers le soutien à l’agriculture familiale de proximité et l’agroécologie. S’engager pour une transition agro-écologique ( conférences, initiation à la permaculture dans une perspective chrétienne… ).

A la veille de la COP 25 qui se tiendra en Chine, et en ce temps où des scientifiques confirment que la sixième extinction de masse est à l’œuvre, provoquée par les activités humaines : dégradation des habitats, surexploitation, pollution, apparition d’espèces invasives, il est essentiel de prendre au sérieux Roger Zürcher, lanceur d’alerte. Sa parole, son action, ses propositions positives nous invitent à être des relais, acteurs de réconciliation.     

Richard Dahan

À propos de l'auteur

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Alain Rey

Directeur de la publication Hier & Aujourd'hui
Pasteur de l'EPUdF
Études à Montpellier, Berkeley et Genève
Pasteur à Fleury-Mérogis, Mende, au Defap et à la Cevaa

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