En relisant sa propre existence, mais également l’Evangile et de grandes œuvres littéraires, cette jeune femme de 38 ans – écrivain et pasteur – nous invite à partager notre condition d’intranquilles. Accueillir le dérangement, voire l’inquiétude, c’est lutter contre l’engourdissement qui nous ferait passer, dit-elle, « à côté d’un trésor sans le voir ». Laisser advenir l’imprévu, c’est comme abolir toute forme de déterminisme. « A ce jour, en effet, je n’ai pas trouvé de vie vivante qui puisse s’affranchir de l’intranquillité ». Titulaire d’un doctorat en théologie, après sept années comme aumônier d’hôpital, elle a fini par sauter le pas et se consacrer entièrement à l’écriture avec « L’Autre Dieu. La plainte, la menace et la grâce » en 2014 , « Le Complexe d’Elie. Politique et spiritualité » en 2016. A propos de ses lecteurs, Marion Muller-Colard éprouve une forte connivence : « Tous ils me donnent des nouvelles de mes livres… L’Esprit Saint est l’addition de toutes ces voix-là qui tombent à des moments très opportuns et qui se sédimentent en moi ». Son grand-père Roger Muller fut pasteur à Lédignan (1943 à 1954) puis aumônier militaire à La Réunion et à Djibouti. Avec son épouse Esther, ils ont été reconnus Justes parmi les Nations.
Jacques Monteil
L’Intranquillité – Ed. Bayard, 108 p. 14 €
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