Bonjour, je réponds aux Libres Propos de mon ami Jean-François Zorn par des propos qui se veulent aussi libres…
Beaucoup de paroisses, mais non pas toutes, ont annulé leur culte du 1er novembre par une discipline de lutte contre le virus qu’on ne peut que louer mais qui évite de se poser un certain nombre de questions.
Nous continuons d’aller au supermarché, certes le moins possible, pour sacrifier au culte de la consommation (minimum), et notre sécurité sanitaire y est moins assurée que celle mise en place dans les lieux de culte que j’ai fréquentés. Le communiqué de la FPF n’est pas un communiqué de l’EPUdF. Il rassemble certaines Églises qui sont semble-t-il plus que la notre attachées aux cultes « en présentiel ». Le rassemblement de la communauté par le culte au tél. ou par un autre moyen vidéo est certes très utile puisque le culte est impossible pour un temps, mais il introduit un manque douloureux. L’Église est essentiellement une assemblée (convoquée). Le fait que dans l’EPUdF beaucoup de cultes (mais non pas tous !) soient célébrés avec une assemblée squelettique (moins de 20 personnes, voire de 10) n’ infirme pas ce que je viens de dire, qui résulte d’une théologie très classique.
Le culte est un rassemblement visible, célébration du salut, correspondant à un appel du Christ. Que la Sainte Cène ne puisse y être célébrée est un manque. Dans ma paroisse, la Sainte Cène a été célébrée pour la première fois depuis le Covid le 4 octobre avec une certaine inventivité pour que les gestes barrière soient respectés. C’était montrer que la Cène reste un élément essentiel du culte en résonance avec la Parole proclamée. Il faut rappeler cela aux fidèles qui peuvent penser qu’après tout un culte par téléphone ou autre moyen n’impliquant pas un rassemblement cela peut faire l’affaire, même quand le culte public sera à nouveau « autorisé ».
Le 1er novembre aurait pu être le culte de la Réformation, célébré encore dans certaines paroisses. Le journal Réforme ne s’est pas trompé de date en offrant un numéro du 29 octobre largement consacré à l’événement de la Réforme. Ce que n’ont pas pu faire beaucoup de paroisses. Je crains donc qu’à cause du Coronavirus, nous fassions sans le dire une théologie « contextuelle » sur le culte amputée de l’essentiel. Que les amis qui ne seraient pas convaincus se reportent à l’ouvrage de Jean-Jacques von Allmen, Célébrer le salut ( 1984), résumé des cours donnés à la faculté de théologie de Neuchâtel. Mais certains vont juger ringarde cette théologie. A démontrer cependant au-delà de réactions épidermiques.. Comme les lecteurs de ce courrier ne sont pas beaucoup plus jeunes que moi, ce livre a des chances de figurer encore dans leur bibliothèque !
Bien cordialement à vous tous, prenez soin de vous, des vôtres et de votre théologie !
Jacques Vernier
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