Sa lignée familiale lui a transmis une double vocation. Jean-Louis Hoffet est issu d’une famille qui compte pas moins de quatorze pasteurs depuis 1637. Et on y croise en parallèle des personnalités politiques comme Jean Hoeffel, député du Reichstag – l’Alsace-Moselle à l’époque était intégrée à l’Empire allemand – ou, ces temps derniers, son cousin Daniel Hoeffel, ancien sénateur et ministre de Giscard. Autre cousin : le pasteur Michel Hoeffel, ancien président de l’Église luthérienne d’Alsace-Moselle.
Adjoint au maire de Mulhouse, conseiller régional d’opposition – un mandat de 18 ans -, conseiller chargé des affaires interreligieuses du président de la région Alsace, Jean-Louis Hoffet a marché dans les pas de ses parents. Sa mère, féministe proche du Parti communiste, a compté parmi les premières femmes pasteures du pays. Son père, intellectuel à la pensée libre, pasteur puis avocat, auteur d’une dizaine d’ouvrages, a signé le célèbre essai devenu une référence sur les rives du Rhin : Psychanalyse de l’Alsace. Ce non conformisme, Jean-Louis Hoffet et son épouse Christiane l’ont transmis à leurs enfants, entre autre à Caroline, pasteure de campagne engagée à fond dans la sauvegarde de l’environnement.
Le parcours professionnel de Jean-Louis Hoffet a fait se croiser l’idéal et l’existant. Journaliste – radio internationale de la Fédération luthérienne mondiale en Ethiopie, pasteur de l‘Église réformée d’Alsace-Moselle, directeur d’associations – Amnesty International en France, Université populaire de Haute-Alsace – il a posé ses valises à Addis-Abeba, à Genève, à Paris, à Mulhouse et à Strasbourg. Avec comme trait d’union, le protestantisme.
Au cœur de tous ces engagements multiformes qui se sont enchaînés sur cinquante ans, une conviction : sans conteste, la politique enrichit le pastorat. « Il est exaltant de vivre les problèmes d’éthique en politique, le lieu où la morale est à la fois la plus indispensable et la plus improbable face à d’incessants compromis. La théologie aide à ne pas déraper, la politique à parler à ses paroissiens de façon compréhensible et responsable. Tous les élus politiques devraient faire de la théologie qui donne à réfléchir sur le sens de leur charge » plaidait celui qui vient de s’éteindre à Strasbourg à l’âge de 82 ans.
Albert Huber
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