Histoire Théologie

Son et lumière, de Luther à Luther King, une histoire de la liberté de conscience.

Mais aussi une histoire de création. Commencée il y a plus de deux ans, le projet aboutit finalement. Et deux semaines avant le spectacle il n’y avait déjà plus de place ! C’est une première satisfaction pour les organisateurs. Après tout, rien n’était gagné d’avance. Certains avaient même prédit le pire ! Mais bien entendu, chacun est libre de penser ce qu’il veut !

Le scénario était à écrire, c’est une équipe sous la houlette de Samuel Amédro qui l’a élaboré. Au dire de Samuel et de Jean-Claude Pascal son acolyte, c’est certainement un des moments les plus « faciles » et agréables, le temps du rêve, il fallait bien cela pour Luther King.

Le plus gros travail a été ensuite celui de la mobilisation, comment mobiliser sans contraindre, pas de conscription, même si les Eclaireurs étaient bien là. C’est donc sur l’adhésion au projet que tout s’est joué. Et Samuel, aussi bien que Jean-Claude, son second expérimenté en matière de son et lumière, ont réussi à faire partager leur vision. Une vision large, généreuse dans tous les sens du terme. Ce n’est pas un spectacle de fin de colo qu’ils avaient en tête, mais une réalisation cinémascope ! Dans un premier temps ce sont les paroisses, les responsables des Eclaireurs, les financeurs, et autres décideurs qu’il faut convaincre. Premier objectif atteint.

Ensuite il faut trouver 300 figurants, 60 acteurs, 40 choristes et 10 musiciens tous bénévoles ! Ils vont travailler sur plusieurs mois, d’abord pour enregistrer la bande son, ensuite pour régler les 13 tableaux… Nous ne parlons ici que des « artistes », il faut ajouter les responsables de la logistique (son, lumière, sécurité, etc.), des pro, une cinquantaine. Ils ont été trouvés et mobilisés.

Quand on en arrive à ce stade de la présentation, vient la question inévitable : et les finances, qui a payé ? Soyons rassurés, le budget a été équilibré. Alès Agglo et le Conseil départemental ont aidé, les Eglises et les Fondations ont financé, sans oublier le mécénat d’entreprise et les dons de toutes sortes, et évidemment la billetterie ; il serait dommage de ne pas noter enfin la part importante du bénévolat ! Un souci de moins. Merci aux financiers.

Ce qui a frappé ceux qui ont participé aux journées de préparation c’était l’ambiance, enjouée et paisible, joyeuse et parfois recueillie, lors du culte quotidien. Il y avait en effet des cultes proposés tous les jours de la semaine (présidés par Jean-Christophe Muller), mais les participants avaient toutes sortes d’engagements religieux ou pas, ce qui les a réunis et réjouis c’était d’être ensemble collaborateurs d’un projet qui portait des idées essentielles pour notre société.

Vous imaginez sans peine que pour faire travailler ensemble ces centaines de personnes il a fallu un minimum de discipline ; les rappels à l’ordre, ont été nécessaires, il y a eu un peu de fébrilité parfois, mais les metteurs en scène ont su reprendre tout en encourageant. Il faut dire que les acteurs n’étaient pas des professionnels, loin de là, certains ont même vécu cette expérience comme un moyen de socialisation. Pour tous ce temps a certainement été un moment fort de leur été.

L’organisation n’a pas été parfaite, cela va de soi, mais excellente, rien de significatif à déplorer, pas d’accident grave. Rigueur et bonne humeur sont souvent incompatibles, mais le mélange a pu se faire pour que tout soit coordonné, les costumes, les accessoires, les chevaux, les lumières, la bande son, la chorale, etc. etc.

Quand vient la générale il faut que les effets spéciaux fonctionnent, car on brûle, on pend, on rencontre des indiens, aussi bien que des rois et des princes. Derniers filages, derniers réglages, tout le monde est prêt. Il faut non seulement que les acteurs soient heureux, mais également les spectateurs !

Les spectateurs ont certainement appris beaucoup de choses sur la liberté de conscience, mais ils ont été d’abord épatés par le spectacle proposé, ils en ont eu pour leurs sous, comme on dit communément. Mais finalement qu’en ont dit les spectateurs ? Ce n’est pas un sondage scientifique, mais des
impressions recueillies qui me permette de faire un premier bilan très rapide : spectacle très riche, (trop riche diront certains). On avait de la peine à tout voir de scènes. Les informations étaient très nombreuses, il se peut que quelques-uns aient découvert le même soir, Castellion, Bayle, Buisson, Penn, Trocmé… ce qui fait beaucoup, quand il n’est pas certain que la familiarité ait été beaucoup plus grande avec Rabaut Saint-Etienne !

Mais il est possible de réviser en se remémorant le spectacle avec un livre qui vient de sortir aux Editions Olivétan : De Luther à Luther King, évidemment. Et puis pour les autres le Musée du Désert qui a accueilli le spectacle sur ses terres est toujours là pour répondre aux questions.
Notons pour conclure que cette création protestante, en un lieu éminemment protestant, si tant est que des lieux puissent être protestants, n’est pas racoleuse et « prêcheuse ». C’est une belle réussite.

Pour tous les imprévoyants qui ont été frustrés du spectacle, un DVD sera disponible mi-septembre, il est en souscription à 16 euros, ne ratez pas le coche une nouvelle fois !

Claude Baty

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