La « bonne nouvelle » transmise à travers les générations, par le truchement des textes bibliques, peine aujourd’hui à trouver des oreilles réceptives et des esprits disposés à s’en réjouir. Je ne parle pas de celles et de ceux qui sont soulevés d’enthousiasme à la seule évocation de « l’amour de Dieu » et qui chantent et dansent en acclamant ce concept qui se suffit à lui-même. Ils sont « bienheureux », de toute évidence. Pour eux, la « messe est dite ». Alléluia !
Je pense à celles et à ceux qui aimeraient bien vivre, ne serait-ce que de temps à autres, de « bonnes nouvelles » qui les réconcilieraient avec la vie, la leur, celle de l’humanité tout entière. Celles et ceux qui s’alarment à juste titre de la dégradation de notre environnement, de la misère qui frappe des peuples entiers, des violences qui déchirent l’humanité.
Quelles bonnes nouvelles pour les amoureux de la paix, de la justice, de l’égalité des droits, de la fraternité universelle ?
Des petits gestes, ici et là. Des mains tendues. Des solidarités avec une famille immigrée. Avec un détenu qui sort de prison. Avec des malades isolés. Les petites fourmis de l’amour fraternel sont à l’œuvre. Partout. C’est, en soi, une bonne nouvelle. L’amour n’a pas dit son dernier mot. La mort à soi-même et dans la relation aux autres est contrée par des quantités de porteurs de vie et de joie partagées. C’est l’Église dans la plus belle et dans la plus pure de ses acceptions évangéliques.
Reste que nous sommes nombreux à voir le verre de l’avenir des hommes plus qu’à moitié vide. Le pouvoir des ennemis de l’humanité au sein de laquelle chaque être humain se devrait d’être honoré, respecté, aimé, ce pouvoir est terrifiant. Les intérêts d’un petit nombre priment sur la vie de tous. Les égoïsmes des puissants étouffent les aspirations du grand nombre. Le déséquilibre est gigantesque.
Quelle bonne nouvelle pour remédier à ce désastre annoncé ? Qui le porte ? En disant et en faisant quoi ? En libérant les humains de quelles chaines ? En les emmenant dans quel désir de résurrection ?
Notre amour pour le monde et pour la vie en plénitude, ici et maintenant, est-il assez authentique et puissant pour nous réunir et nous donner l’audace de le servir sans limite ? À l’image d’un certain Jésus de Nazareth ?
Bernard Rodenstein *
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