Christian Eboulé – TV5 : « La légende de l’afro-jazz, le saxophoniste camerounais Manu Dibango, s’est éteint en région parisienne, ce mardi 24 mars, à l’âge de 86 ans. Mais comme nous l’avait dit le poète et écrivain sénégalais Birago Diop dans son poème Souffles, paru chez Présence Africaine en 1960, dans le recueil Leurres et lueurs : « Les Morts ne sont pas morts. »
Manu di Bango : « Je suis né à Douala, au Cameroun. Mon père et ma mère étaient protestants. Tout gamin, ils m’ont inscrit à l’école du village où j’ai appris le douala… Une fois les classes terminées, je me rendais au temple. Ma mère y dirigeait la chorale des femmes et le pasteur nous commentait l’Ancien et le Nouveau Testament traduits en douala. C’est là que j’ai été touché par le virus magique de la musique« .
Thomas Wild : « Je garde un souvenir ému de Manu Dibango, nos chemins se sont croisés en 1997 à St Thomas, Strasbourg. Durant la semaine sainte, le Front National avait organisé son rassemblement à Strasbourg, se sentant en pays conquis. Une méga manifestation sous l’impulsion de Catherine Trautmann, à l’époque maire de Strasbourg, avait eu lieu contre les fondamentaux du Front National. Le mouvement « comprendre et s’engager » – clairement enraciné dans l’Église Luthérienne d’Alsace – avait alors appelé à un jeûne durant la même période, jeûne qui avait été accueilli par l’église de Saint Thomas (dont j’étais alors pasteur). Cela s’est passé en pleine communion avec bien des amis catholiques, les jeûneurs ont aussi reçu un message de sympathie de la part de jeunes filles musulmanes ! Dans ce cadre, se sentant en pleine communion avec les valeurs de ceux qui portaient ce jeûne (ainsi Frédéric Rognon) le lundi de Pâques, Manu Dibango a offert un concert dans l’église de St Thomas ! »
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