1 Présentation des quatre types de vie d’Église dans notre région Lorsque nous observons notre belle région nous pouvons discerner quatre types de vie d’Église.
Il y a d’abord les régions montagneuses avec les Cévennes et la Lozère qui imposent aux engagés de notre Église et aux pasteurs de passer de grands moments dans leurs voitures, et où la notion de solidarité prend tout son sens. Une politique de desserte dans ces lieux si distanciés les uns des autres est un engagement normal de notre région et nous devons veiller à ce que ces postes soient prioritaires comme celui de Mende-Florac-Vebron-Rousse qui pendant 5 ans n’a pas eu de pasteurs mais qui ont bénéficié, fort heureusement, d’une solidarité. Nous savons tous qu’à la longue, ces missions de solidarité ne seront pas tenables pour ces Églises locales qui ont besoin d’un pasteur qui s’inscrit dans la durée afin de construire des projets avec le ou les Conseils presbytéraux, et de tisser et retisser ainsi patiemment les liens communautaires. Il y a ensuite un ministère des villes que je séparerais en deux catégories :
Les villes moyennes comme Alès, Narbonne, Carcassonne, Perpignan, Béziers, Uzès, Sète et j’ajoute même Bagnols-sur-Cèze et ses environs, et même Beaucaire-Tarascon, afin, si possible, de ne fâcher personne. Ce ministère des villes a l’avantage, dans la plupart des cas, de permettre au pasteur d’avoir une communauté en face de lui. Et c’est une donnée qui à mes yeux est capitale. En effet lorsque vous avez en face de vous une communauté au sens fort du terme, et que vous pouvez prendre le temps de travailler avec elle, de bien la connaître afin de voir ensemble quels projets de vie sont les mieux adaptés pour elle et pour le monde d’aujourd’hui, alors un ministère peut s’épanouir, une communauté peut grandir, une bonne nouvelle peut se répandre. Il est plus aisé de discerner pour le Conseil presbytéral et le pasteur ceux et celles qui sont prêts à s’engager. Mais nous devons être conscients que dans ces villes se pose aussi la question de la desserte dans des espaces toujours plus grands, des lieux à animer, des accompagnements à réaliser, je pense en particulier à l’Aude et aux Pyrénées Orientales. Jusqu’où doit-on et peut-on aller dans cette animation de desserte ? A quel moment disons-nous stop ? Peut-on dire stop ? Et si, à tout prix, nous voulons tout desservir, si nous continuons de la sorte arriverons-nous à maintenir une seule communauté en face du pasteur ?
Les grandes villes comme Nîmes et Montpellier. Dans les grandes villes, il devient indispensable que les pasteurs travaillent en équipes en lien avec le Conseil presbytéral et les conseils de paroisse ou de secteur. Là aussi, le pasteur est face à une communauté qui rassemble toutes les générations comme dans les villes moyennes et comme dans certains villages. Les grandes villes sont confrontées à une autre problématique. Comment doivent-elles répondre aux multiples sollicitations, et doivent-elles y répondre nécessairement ? Comment définir certaines priorités en acceptant de laisser certaines choses de côté pour un temps ? En effet, si les pasteurs et les Conseils presbytéraux ne font pas des choix, c’est un éparpillement assuré, un saupoudrage certes rassurant et un activisme débordant qui fait tourner les têtes. Il est à noter que cette problématique se retrouve aussi un peu partout dans notre région et pas seulement dans les grandes villes. Pourquoi avons-nous tant de difficulté à faire des choix, à renoncer à certaines actions ? De quoi, de qui avons-nous peur ? Au sein de ces grandes villes et des villes moyennes vous avez aussi des aumôniers pasteurs et laïcs qui offrent une visibilité de notre Église au sein de nos cités. C’est une donnée qu’il est important de rappeler et surtout de percevoir le fait que notre manière d’aborder et d’accompagner les personnes en fragilité est apprécié, reconnu. Enfin dans une grande ville, Il est à noter que nous avons la chance d’avoir l’Institut Protestant de Théologie. C’est un précieux soutien notamment lorsque vous organisez des conférences et que les professeurs, en plus de leurs charges professorales, jouent, eux aussi, la solidarité.
Enfin, le quatrième type d’Église est celui des villages et des campagnes qui cherchent actuellement à mutualiser leurs forces grâce aux Ensembles. Ces Églises se « partagent » un pasteur. Et le verbe « partager » n’est pas anodin dans ma bouche. Ces Églises sont soucieuses d’une visibilité au sein de nos villages par des temples ouverts, des conférences, des études bibliques, des festivals Gospels, des expos, des cabarets, des kermesses, des fêtes, sans oublier les oreillettes… Beaucoup de bénévoles sont mobilisés pour permettre à toutes ces fêtes notamment d’avoir une belle tenue. C’est peut-être dans ce type d’Église où se ressent avec le plus de violence le changement sociétal qui favorise les villes au détriment des campagnes avec l’arrivée des déserts médicaux, des disparitions des services publics et aussi, disons-le, des déserts ecclésiaux… C’est dans ce type de vie d’Église où la notion de desserte est à mes yeux la plus problématique. Sommes-nous capables de proposer, par exemple, un lieu de culte à un même endroit tous les dimanches qui rassemble tous les protestants et les non-protestants du coin, tous ceux qui sont en recherche et cela dans un rayon de 15-20 kilomètres dans les campagnes ? Ceux qui tapent à nos portes, et ils sont plus nombreux que nous ne l’imaginons, doivent-ils être découragés par ces cultes rallyes qui, à la longue, ne satisfont personne et peuvent décourager les commençants et lasser les plus engagés ? Affirmer un seul lieu de culte dans un rayon de 15-20 kilomètres, cela ne veut pas dire pour autant abandonner nos lieux de vies, mais plutôt cela doit nous encourager à une redistribution des activités possibles. Dans tel lieu nous rassemblons les études bibliques, tel autre des groupes de maisons, tel autre des soirées conférences thématiques, tel autre encore une découverte biblique, tel autre un weekend K.T…et le Dimanche tout ce joli monde se retrouve dans un beau culte…
En vous proposant cette description de nos vies en Église, il y a en filigrane, et certains d’entre vous l’ont sûrement remarqué, un enjeu ecclésial. Cet enjeu ecclésial je le formulerais ainsi : c’est quoi aujourd’hui être communauté et faire communauté au XXIe siècle, dans notre société laïque et parfois laïciste en guerre contre le terrorisme, dans un monde gouverné par des dirigeants qui inquiètent, dans un monde financiarisé qui joue avec les bulles financières quitte à mettre à genoux des populations entières, dans l’Union Européenne en plein Brexit, dans une peur grandissante d’un changement climatique, et au cœur même d’une révolution numérique qui chamboule notre façon de vivre ? Faire communauté et être communauté c’est quoi ? Quel cap devons-nous suivre ? en dessinant à grands traits les quatre types d’Église et d’une manière, je vous l’accorde, un peu caricaturale, mon objectif est simplement de nous aider à avoir une vision. C’est le rôle, me semble-t-il, d’un Conseil régional : d’être suffisamment conscients et en éveil sur la diversité de nos Églises, sur leurs étonnantes richesses et sur une juste compréhension de notre monde.
2 Des questions théologiques et une certaine compréhension du monde
A – La problématique du XVIème siècleétait que faire pour être sauvé ? Pendant de nombreux siècles nous, les chrétiens d’expression protestante Réformée nous nous sommes intéressés, grâce à la Réforme qui remet à la première place la grâce surabondante de Dieu qui offre le salut à quiconque croit en Jésus Seigneur. Une grâce qui conteste radicalement la logique des bonnes œuvres méritoires qui vont, soi-disant, nous donner accès au salut éternel, à une place aux paradis. Ce débat-là, n’a plus cours aujourd’hui, même si la théologie de cette Grâce offerte une fois pour toute est toujours pertinente.
Tout bouge actuellement. La société se transforme de fond en comble et elle ne correspond plus à celle de nos parents, ni celle de notre jeunesse. Et nos manières de vivre l’Eglise dans bien des endroits sont en arrêt sur image sur une époque qui n’existe plus. Nous sommes parfois des statues de sel qui regardons en arrière, car regarder devant nous nous effraie. Notre comportement est identique à celui de nos contemporains face au changement climatique. Nous avons tous intégré la réalité de ce basculement climatique mais est-ce pour autant que nous allons changer notre mode de consommation, notre mode de vie ? Oui, nous savons tous que cette société qui émerge va nous demander des remises en question radicales, en Eglise mais pas seulement.
B – La problématique du XXIème siècle : se situe toujours entre des peurs et des désirs tout comme au XVI siècle mais avec une différence de taille : Dieu a disparu des radars de nos contemporains, je parle du Dieu biblique. Cette société à la fois sécularisée, superstitieuse, multireligieuse, « addict » aux technologies et à la biotechnologie les plus innovantes, dépendante de l’idole argent qui le centre de nos existences semble insaisissable, incompréhensible…De fait, la question n’est plus que faire pour être sauvé-ce qui introduirait la notion de la présence de Dieu dans l’imaginaire contemporain. Mais la question tourne autour que faire pour sauver la planète, que faire être un être complet, pour découvrir toute mes potentialités, pour me réaliser pleinement, pour vivre ma vie, pour dépasser mes limites. Le sous texte permanent des publicités qui peuplent notre imaginaire est celui-ci : Vis pour toi-même, vis pour tes passions, vis pour ton œuvre, vis pour tes idées. Bref sont exacerbés nos égoïsmes, nos égocentrismes, notre être égotiste… Le Dieu biblique est, bien entendu, le grand absent de cette quête.
C Cette problématique du XXI siècle doit nous rendre encore plus attentif au monde :Nous devons être attentifs au monde dans lequel nous vivons tout en étant capable de résister à certaines idéologies que ce monde véhicule. Nous nous inscrivons à la fois dans cette problématique contemporaine du vivre pour soi-même et du comment faire pour sauver la planète, et dans ce que l’Evangile nous propose qui est une autre manière de voir et de vivre en ce monde, un vivre ensemble un peu différent qu’il nous appartient de cultiver. Et cela est un réel combat spirituel à mener qui n’est pas si aisé de tenir année après année. La tradition qui est la nôtre, fait que nous nous inscrivons dans une autre perspective que celle que proposent actuellement les idéologies dominantes. Je pense que c’est là que se joue une de nos principales difficultés pour être et faire communauté aujourd’hui. Nous devons à la fois assumer et promouvoir une autre manière de penser et de vivre, ce que l’Esprit de Christ insuffle en chacun d’entre nous, et dans le même mouvement ne jamais oublier que Jésus est mort pour tous afin de ne sombrer ni dans un individualisme exacerbé, ni dans un communautarisme exclusif et élitiste, ni dans un fondamentalisme qui peut prendre une coloration évangélique, orthodoxe, libérale et même post libérale. Personne n’est à l’abri. Il y a donc un combat à mener.
D La foi est un combat, il est bon de se le rappeler! Cela ne va pas de soi de croire en Jésus Christ, de mettre toute notre confiance en Lui et de lui être fidèle. Cela ne va pas de soi de considérer aujourd’hui que l’Orgueil, l’Egocentrisme et la Violence sont des maladies spirituelles. Cela ne va pas de soi d’avoir en son cœur le souci d’une justice sociale, économique pour tous ! Cela ne va pas de soi d’être vent debout contre cette notion délit de solidarité ! Sommes-nous pleinement conscients que nous sommes réellement un obstacle à toutes idéologies qui cherchent à réduire l’humanité au seul statut de consommateur de biens matériels ou immatériels ? Voir pire comme un bien de consommation que l’on peut manipuler selon le coût du marché. La mise en concurrence permanente entre individus est aux antipodes de ce que nous enseigne le Nouveau Testament. Et fort heureusement, nous ne sommes pas les seuls à nous inscrire dans tous ces combats. Nous sommes un des signes visibles qui annonce à notre monde qu’un combat a lieu. S’il y a un combat à mener ce n’est pas contre notre humanité, c’est contre toutes ces idéologies totalitaires qu’elles soient politiques, financières, économiques, anthropologiques, sociologiques, philosophiques, théologiques ou religieuses. Et nous devons, me semble-t-il, être capables de les décrypter, de les contester. Je le répète, aucun être humain est notre ennemi. Car le monde tel qu’il se dessine actuellement tourne le dos à des convictions évangéliques basiques comme la solidarité envers les plus faibles. Fort de toute cette réflexion le Conseil régional s’interroge sur notre manière d’occuper l’espace public. Doit-on continuer comme avant ? Doit-on repenser notre approche ecclésiale ?
3 Passer d’une politique de desserte à une politique de charisme…mais encore
Chers Collègues,
Après 24 ans de ministère dans l’Eglise réformée de France devenue Eglise protestante Unie de France plusieurs interrogations ont traversé mon esprit.
Les voici : Si nous avons été partisan de l’idée que nous devions abandonner l’idée d’une église qui fonctionnerait avec un temple, un conseil presbytéral, un pasteur. Avons-nous pour autant été assez vigilants sur la notion de communauté ? Et avons-nous pris le temps de travailler cette question ?
Je suis de cette génération de pasteurs qui ont acheté l’ouvrage de Keller/ Delteil : L’Eglise Disséminée (Itinérance et accompagnement) 1995. Ce livre indique que « la Réforme a mis l’accent sur la Parole et sur la communauté qui en vit et non sur un territoire ou une institution. Aucune communauté n’est église hors de la communauté et de la solidarité avec les autres églises. ». Cet ouvrage nous rappelle aussi que le terme « paroisse » n’apparait qu’avec le décret du 26 mars 1852 et que cela laissera une marque profonde dans la mesure où il cautionne l’équation une paroisse, un conseil presbytéral, un pasteur. Aujourd’hui le mot paroisse est conservé mais il ne concerne plus une communauté. »
« Ce livre s’interroge encore sur cette notion du territoire de l’église Locale. Ce territoire paradoxalement s’est agrandi alors que le nombre de ceux qui la compose s’est généralement réduit. De plus, on constate que les individus appartiennent à plusieurs lieux en réalité : lieu de résidence, lieux de travail, lieux de loisirs, lieux de consommation, lieux de circulation, (on ajouterait aujourd’hui lieux des réseaux sociaux numériques). De fait on assiste à un espace éclaté et un temps disloqué ! »
« Cet ouvrage nous rappelle aussi de ne jamais perdre de vue que le risque clérical devient presque inévitable quand le mandat est confié à des permanents, car la délégation de compétence conduit à un transfert de pouvoir ou la prise de pouvoir par quelques-uns, parfois malgré eux. » Derrière cette question de la délégation de compétence se profile une autre question essentielle : Ou est l’église ? Quel est son lieu ? A-t-elle un lieu ? Ne devrait-t-on pas plutôt se questionner sur ces fonctions… Pour Keller et Delteil, L’église n’a pas de lieu spécifique parce qu’elle n’a d’existence authentique que Devant le Dieu de Jésus Christ qui n’est fixé nulle part. Aucun lieu, pas plus géographique que doctrinal ou institutionnel, ne peut être désigné ou occupé d’avance comme « lieu de Dieu », nous a rappelé Bonhoeffer.
J’ai le sentiment que nos églises, dans beaucoup de lieux, sont devenus des paroisses et pas nécessairement des communautés…
J’ai le sentiment que certains CP demandent au permanent pasteur de tout faire pour faire survivre les paroisses en délaissant la communauté
J’ai le sentiment que l’on demande au permanent pasteur et aux engagés de nos églises de desservir un territoire pour faire vivre des lieux même s’il n’y a plus de communauté.
J’ai le sentiment que l’on nous demande une multiplicité d’activité pour faire vivre l’église et la rendre plus visible, plus attractive sans se soucier de la cohérence réelle pour une communauté.
J’ai le sentiment que nous perdons le fil de la communauté.
Pourquoi se rassemble-t-elle ? Qu’elle est sa réelle mission ? Cultive-t-elle suffisamment des liens ouverts et édifiants en son sein ? Est-elle en capacité de s’ouvrir et d’accueillir et d’intégrer et d’édifier les nouveaux venus. A-telle conscience qu’en son sein des dons, des charismes sont offerts pour édifier toutes les générations, témoigner à l’exterieur la bonne nouvelle de Jésus Christ, s’engager dans les lieux de solidarité ou en créer s’il en manque, résister aux injustices et vivre sur les traces du Christ dans notre manière d’être…
Cette société numérique qui se met en place fabrique du lien à sa façon. Elle nous donne des outils comme les applications sur nos smartphones qui encouragent les gens qui se ressemblent ou qui ont les mêmes centres d’intérêts, les mêmes désirs de se retrouver, se rencontrer. Ce cloisonnement numérique n’a rien à envier aux cloisonnements des classes sociales d’une certaine époque comme parfois à nos propres cloisonnements ecclésiaux. Nous devons seulement vivre avec, comment intégrons-nous cela dans nos communautés ?
Derrière cette expression un peu énigmatique passer d’une politique de desserte à une politique de charisme se joue la vie de nos fragiles communautés. Je ne reviens pas sur les deux vigilances que nous devons avoir : ne pas sombrer dans un communautarisme qui peut virer à la secte, et ne pas sombrer dans un individualisme forcené qui oubli que l’être humain est avant tout un être qui tisse des relations concrètes avec des gens tout aussi concrets. Je vois quatre pistes intéressantes derrière cette notion de charisme
- Premièrement cette notion de charisme insiste sur la place que l’on donne à un individu au sein d’une communauté vivante. Une place qui peut évoluer avec le temps.
- Deuxièmement découvrir que par exemple nous a été donné le don de l’animation cela va nécessairement orienter notre vie d’une certaine façon, l’enrichir d’un nouveau sens.
- Troisièmement cette notion de charisme interroge le sens de notre engagement chrétien au sein de notre communauté, au sein de la cité.
Il me semble que cette question des charismes n’est pas assez présente dans nos vies d’églises. Et c’est un des freins au renouvellement plus conséquent de nos communautés. Car ce qui est sûr c’est que la demande spirituelle est conséquente. Le Dieu en qui nous croyons continue d’appeler et de mettre en marche des individus. Il nous appartient d’être un lieu d’accueil, de renouvellement, d’édification, de proclamation, de solidarité…
- Quatrièmement : Comment passer d’une Église discrète, pudique à une Église un peu plus visible tout en restant pudique ? Pourquoi sommes-nous si en retrait sur cette notion de visibilité ? Et nous entendons tous cette plainte que l’Église lance à son Seigneur : « Mon Dieu, pourquoi certains de nos enfants, de nos petits-enfants, de nos arrières petits-enfants semblent si loin de la foi chrétienne, de la vie de notre Église ? Qu’avons-nous manqué ?
Pour conclure cet exposé je dirais que changer notre manière de penser et de vivre l’Église, cela va nous encourager à penser la communauté chrétienne d’une manière autre. Une communauté qui de par son histoire entretient des liens de cousinage forts, mais aussi une communauté qui accepte d’élargir l’espace de sa tente à des non cousins, mais encore une communauté qui résiste de tout son être pour ne pas tomber dans un triple piège : celui de l’entre soi familial, celui du communautarisme et celui de l’individualisme. Sommes-nous des communautés suffisamment ouvertes, accueillantes, bienveillantes, édifiantes ? Nous devons prendre conscience que ce phénomène de renouvellement est en marche partout dans notre région, à la montagne comme à la ville et à la campagne. Arrivons-nous à faire suffisamment de place à ces nouveaux venus, à accueillir leurs dons comme les nôtres ? Et si nous y arrivons, arrivons-nous à témoigner ensemble par nos engagements en Eglise et dans la société de la bonne nouvelle de Jésus-Christ ? Vaste programme ! Merci pour votre écoute.
Jean-Pierre Julian – Président du Conseil régional de l’EPUdF en Cévennes-Languedoc-Roussillon
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