À l’occasion du centenaire de la naissance de Madeleine Jacot-Verdeil, un hommage sera rendu au foyer communal de Générargues dans le Gard, le samedi 7 décembre 2019, à 15h. 30. Jean-Noël Cordier, ancien vice-président de la Société des poètes français présentera l’oeuvre poétique de Madeleine Jacot. Lytta Basset, la fille de Madeleine Jacot, accueillera tous ceux qui se rassembleront à Générargues pour cet hommage.
Pour accompagner la publication de son ouvrage « Naissances », paru en février 2001 chez Labor et Fides, voici comment s’exprimait Madeleine Jacot à propos de la poésie dans son oeuvre et dans sa vie :
La poésie est pour moi une langue première, celle de l’enfance qui « savait ». C’est à travers la poésie que la Parole s’est frayé, difficilement, un chemin jusqu’à moi. Dans les mots humains, c’est la prière qui balbutie le nom de celui que nous appelons Dieu. Pour moi, la poésie est prière, visage entrevu de la Grâce, appel, louange, accueil de l’Inconnu. A travers mon chemin de poèmes, j’ai vécu l’expérience d’une lente libération comme si celui que nous appelons Dieu me disait personnellement des mots d’amour (…) Mots de poètes… mots de prophètes ? Qu’importe ! Les vases de terre contiennent un trésor ! »
Dans mes poèmes, j’essaie de dire la certitude qui était celle de Jacob après son rêve de l’échelle touchant au ciel : « C’est ici la porte des cieux » … Ou bien, encore, l’émerveillement des pèlerins d’Emmaüs : « Leurs yeux s’ouvrirent et ils Le reconnurent ».
Si j’ai longtemps écrit pour survivre à l’angoisse de vivre et pour exorciser la mort, l’heure est venue, pour moi, après tant de morts et tant de naissances, d’écrire un poème nouveau racontant une naissance extraordinaire : celle de la Joie qui demeure…
Poème extrait de « Naissances »
« Mon poème, tu m’es donné.
Tu mûris comme un fruit sauvage
Dans le verger abandonné.
Je lis l’amour sur ton visage.
Mon poème, d’où tombes-tu,
Portant ce manteau de nuage?
Viens-tu du ciel… ou bien as-tu
Grandi dans notre voisinage?
Est-ce le soir ou le matin ?
Dans le désert a fleuri l’herbe.
Tu as bousculé mon destin
… Poème, serais-tu le Verbe?… »
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