En Allemagne aussi, les forces anti-européennes gagnent du terrain. Les élections européennes en juin pourrait aboutir au triomphe de l’AfD, parti populiste de l’extrême droite. Beaucoup d’Allemands ont oublié les atouts d’une Europe unie: une époque de paix sans précédent, une monnaie unique, un échange libre de marchandises, services et d’idées. Ils se sont tellement habitués aux bénéfices de l’U.E. qu’ils ne voient plus la nécessité de les défendre.
La peur se répand : la peur de la classe moyenne de perdre la prospérité. La question de l’avenir de l’Europe se mêle aux soucis quotidiens : l’intégration des exilés, les difficultés du marché du logement surtout dans les grandes villes, l’impuissance de contrôler les enjeux d’un monde de plus en plus complexe comme le changement du climat ou la numérisation. Bref, la peur que le monde en 10 ans ne soit plus le même que le monde clairement défini et connu du passé.
L’EKiR cherche son chemin entre l’écoute de ceux qui ont peur et le refus absolu des positions néo-fascistes. Ses espérances se basent sur l’Évangile qui annonce l’accueil de chacun sans mérite. L’église locale peut être le lieu d’un tel accueil : Chacun a sa place, sa valeur, sa dignité – sans ou avec emploi, sans ou avec papiers, sans ou avec handicap. Ainsi, l’église peut jouer le rôle d’un contre-projet ou bien d’un modèle d’une Europe solidaire et humaine. L’EKiR cherche à profiter de sa position encore forte afin de prêter sa voix aux pauvres et faibles. Elle renforce ses liens avec les églises partenaires. L’Évangile nous appelle à une communauté sans frontières de nations, de langues et de genres (Gal 3 :28). Cet appel est encore plus pertinent au temps de la crise de l’Europe et se met en pratique par des rencontres et échanges réguliers dans les paroisses. L’espérance consiste finalement à se confier à celui qui a dit : « Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16 :33).
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