Un passeur de frontières, ouvert à l’Église universelle depuis son Alsace natale jusqu’au-delà les mers, nous a quittés. Frédéric Trautmann, fils d’instituteur en milieu rural, avait abordé la théologie aux côtés du théologien Georges Casalis (1917-1987). Grâce à lui, il prit contact avec des étudiants et des pasteurs confinés derrière un lourd rideau de fer. Pasteur de campagne luthérien (1964-1971), membre du comité des Missions de Paris présidé par Marc Boegner, il est envoyé avec son épouse Suzy, de 1971 à 1975, en Nouvelle-Calédonie qui était déjà en quête d’indépendance.
La Nouvelle-Calédonie, il va la retrouver au Défap (1975-1987) qui lui confie la responsabilité des envoyés et de l’animation théologique, puis le secrétariat général…
Passé la cinquantaine, une nouvelle fois la volonté d’ouverture sur l’extérieur du pasteur alsacien se manifeste. De 1987 à 2000, il accepte la direction de la Fondation John Bost et de ses quelques mille personnes handicapées, à La Force (Dordogne) : « Ce ne fut pas une rupture pour moi, seulement un nouveau lieu d’action où j’ai pu témoigner et réagir avec d’autres contre toute atteinte à l’humanité de l’homme, à sa dignité, à sa liberté d’enfant de Dieu ! »
La haute stature de Frédéric Trautmann, impressionnante de prime abord, captait l’attention. Par son regard franc et direct, il dégageait quelque chose à la fois d’énergique et de paisible, et il manque aujourd’hui au protestantisme.
Albert Huber
Paru dans Réforme n°3806
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