Frédéric Rognon, professeur de philosophie des religions à Strasbourg et ancien envoyé en Nouvelle-Calédonie, nous livre son « Maurice Leenhardt » quelques mois avant le référendum historique pour l’autodétermination soumis à l‘ensemble des habitants des îles calédoniennes. Si le chapitre 4 aide le lecteur à découvrir les obstacles que produit la grande diversité de la population multi-ethnique, l’essentiel de ce livre est avant tout un hommage de l’auteur au pasteur Maurice Leenhardt qui en 1902 décida de devenir missionnaire et fit connaître l’Évangile et le protestantisme a un peuple mélanésien alors ravagé par l’alcoolisme et menacé de disparition. Il redonna à ces indigènes leur dignité en observant leurs coutumes, leur culture et en apprenant leur langue, en recomposant ces richesses ignorées de l’Occident, autour de la lecture de la Bible. Sa connaissance de la société canaque le conduira à une véritable carrière d’ethnologue, respecté par les uns – les chrétiens – et haï par d’autres – les positivistes. Maurice Leenhardt tient toute sa place dans le débat économique, politique et religieux d’aujourd’hui sur le thème du « destin commun ». C’est dire l’importance de ce livre pour ceux qui se préoccupent du sort de cette ultime colonie de la France.
Jean Domon
Editions Olivetan, 2018, 216 p. 16 €
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