Cette mémoire qui engage
Déclaration fraternelle du Protestantisme au Judaïsme
Fédération protestante de France
Éditions Olivétan, 2019
À l’occasion du 500° anniversaire de la Réforme, la Fédération protestante de France a remis, le 4 décembre 2017, une déclaration fraternelle « Cette mémoire qui engage », aux autorités juives de France. Cette déclaration est aujourd’hui publiée par les éditions Olivetan avec la réponse du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, ainsi que les propos du président de la Fédération protestante, le pasteur François Clavairoly et ceux du président de la Commission des relations avec le Judaïsme de la Fédération protestante, le pasteur Roland Poupin.
La déclaration de la Fédération rappelle la responsabilité du protestantisme dans la construction de l’antijudaïsme et de l’antisémitisme : « La famille protestante se sent responsable de la manière dont les propos antijuifs de Luther pourraient aujourd’hui encore être instrumentalisés à des fins discriminatoires et antisémites ». Elle rappelle également l’affinité des protestants avec le judaïsme à travers une familiarité vécue autour des écritures. Cette mémoire engage comme le souligne l’intitulé de la déclaration ; elle engage à condamner l’antisémitisme sous toutes ses formes : « Il est un péché contre Dieu et contre l’homme » ; elle engage à faire un travail sur le langage ; elle engage encore à un dialogue théologique approfondi sur la nature de la relation entre les chrétiens et les juifs.
Le texte de la Fédération aborde la question de l’État d’Israël. Les uns y voient la réalisation d’une promesse biblique, alors que d’autres sont solidaires avec un peuple palestinien victime d’une violence d’État. La Fédération protestante « reconnaît la légitimité de l’État d’Israël et son rôle central pour le Judaïsme… tout en reconnaissant la légitimité d’un État palestinien ».
Protestants et juifs sont appelés à œuvrer pour reconnaître le lien irréductible entre l’Église et Israël. La Fédération protestante s’engage à poursuivre cet approfondissement en développant le dialogue et la rencontre, l’effort commun d’interprétation, l’engagement dans la République et l’attachement autour d’une promesse encore inaccomplie, celle « d’une humanité rassemblée et pacifiée autour du Dieu Un et Unique ».
Alain Rey
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