Dans la capitale de la révolution syrienne, Homs, théâtre des bombardements les plus violents – au plus fort des affrontements deux roquettes pouvaient tomber par minute sur le quartier de Baba Amr –, le décor reste apocalyptique. Touchée par les tirs, l’église presbytérienne a été remise en état. C’est un bâtiment avenant qui accueille le culte en ce dimanche d’octobre. Les bancs sont occupés jusqu’à la dernière place.
Au traditionnel café qui suit le culte, assise dans l’un des fauteuils de la salle paroissiale, Najla évoque son quotidien : « Jour après jour la vie est difficile. L’argent manque, le dollar contrôle tout. Les gens vivent dans le stress faute de revenus suffisants, et face à la difficulté à trouver du travail. Nous devons avoir plusieurs emplois pour boucler les fins de mois. » Cette trentenaire, bibliothécaire au centre culturel m’avoue : « Mon mari travaille, et malgré nos deux salaires, parfois, on n’y arrive pas tant les prix ne cessent de grimper. Heureusement l’école et l’hôpital sont gratuits. Mais nous vivions bien plus facilement avant la guerre. Aujourd’hui, je peux bien manger un sandwich tous les jours, cela n’est pas important. Ce qui compte, c’est vivre sans guerre, c’est enfin voir le retour de la paix.»
Albert Huber
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