« À l’origine de la guerre, il y a les problèmes de pauvreté, le manque de justice sociale, l’absence de liberté́ d’expression, témoigne Salam, le pasteur de Lattaquié́. Si tu dis quelque chose de critique, tu es repéré́ par la police. Au départ, la mobilisation contre le régime s’est exprimée par des démonstrations pacifiques qui se sont peu à peu transformées en activités brutales. »
La Syrie est alors entrée dans un cycle de violence contre violence avec, comme conséquence, l’exil et l’anéantissement progressif du pays. « L’opposition laïque finit par être débordée par l’opposition islamique, poursuit le ministre du culte. Ce qui fait dire au régime qu’il ne fait que combattre le terrorisme. Au final, cela change l’histoire : la lutte non violente pour la paix et la démocratie devient une lutte armée contre le terrorisme islamique, alors que la majorité́ des Syriens est religieuse et non radicale.»
Les chrétiens attaqués par l’opposition islamiste ont vu beaucoup de leurs églises détruites. Ils ont perdu confiance en leur pays, c’est la raison de leur exil. De 2,2 millions avant la guerre, ils ne sont plus que 800 000 aujourd’hui. Une ville comme Alep a vu le nombre de ses chrétiens divisé par dix.
Depuis le début de la guerre, le synode de l’Église du pasteur Salam a mis en place des programmes d’entraide : l’enseignement et la prédication se sont doublés d’une solide aide sociale et la diaconie est en première ligne. « Aujourd’hui, nous nous demandons comment devra être l’Église après la guerre, où devrons-nous placer le focus ?» interroge le pasteur.
Albert Huber
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