Accrochée à flanc de colline, sur les rives d’un lac, se situe la modeste église presbytérienne du village de Yazdieh, au nord-ouest de la capitale. Mahaba, Reneh, Ruba, Lilly, Janna et Nour vivent ici et sont très actives auprès des cercles de femmes, des groupes de jeunes, à l’École du dimanche, ou encore au conseil presbytéral. Mère au foyer, commerçante, professeur d’anglais, pharmacienne…
Elles racontent ce qui s’apparente à un engagement à corps perdu dans les activités de leur paroisse : « Nous venons à l’Église pour rencontrer l’autre, être en groupe, prier ensemble. Hors Église, nous nous retrouvons aussi chaque jour dans nos maisons respectives, visitons les malades et personnes âgées. Nous restons en lien continu, les unes et les autres, sur WhatsApp. »
Dans cette région alaouite, elles sont habituées à la présence de l’islam. Elles se sont adaptées au voisin musulman avec lequel elles vivent depuis l’école. Pourtant, elles témoignent des souffrances d’une guerre qui a poussé à l’exil 15 % des leurs.
Il y a quatre ans, Ruba et son mari ont fui Idleb, investie par les rebelles, pour s’intaller à Yazdieh, abandonnant leur maison et l’ensemble de leurs biens. « Au Proche-Orient, nous sommes fatigués des conflits. Dites au président Macron que nous voulons la paix, que l’on arrête de tuer pour le pétrole… »
Albert Huber
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