Avec Dieu, on ne discute pas ! Par Pierre Zentz

Pierre Conesa : Avec Dieu, on ne discute pas ! Les radicalismes religieux – désislamiser le débat, Éditions Robert Laffont, 2020, 384 P., 20 €.

Nous sommes scandalisés, meurtris, devant tant de violences aveugles, ignobles. Et ces fanatiques meurtriers nous interpellent. Pourquoi cette radicalisation dans les différents courants, fondamentalistes et sectaires de l’islam. Cela nous fait peur, nous déstabilise. Nous voyons bien cette poussée des fondamentalistes dans nos quartiers, de plus en plus de femmes voilées, l’ouverture de nombreux magasins « cacher »… l’installation de mosquées animées par des imans payés par l’étranger ( Arabie Saoudite-Turquie-Maroc, etc) peu formés théologiquement, ne parlant même pas le français… nous voyons bien cette poussée communautariste… avec des pratiques et des interdits…(1)

(Ces règles religieuses qui rejettent tous les acquis de la philosophie des Lumières, comme l’Universalisme, égalité entre homme et femme, liberté de conscience, liberté d’expression, de conversion, l’esprit critique, le doute…)

Bien sûr, notre regard se concentre sur l’islam et les islamistes… mais qu’en est-il des autres religions ? Malheureusement l’auteur nous ouvre des horizons plus qu’inquiétants… Par une approche « comparatiste » de toutes les religions (Christianise, Judaïsme, Bouddhisme, Indouisme…) partout, cette radicalisation se manifeste par un même phénomène : une déviance sectaire, intégriste, intolérante qui se fonde sur ce même triptyque :

1 – une croyance fanatique, totalitaire,

2 – une terre idéalisée, sacrée,

3 – un peuple sauvegardé, purifié.

Et pour s’en convaincre on recompose, réactualise, invente :

1 – une histoire paradisiaque,

2 – une géopolitique mythique,

3 – on justifie et sanctifie une violence vengeresse.

Avec l’effondrement des philosophies séculières, la remise en cause des utopies scientistes, dans ce vide idéologique, la mondialisation des échanges et du commerce, l’universalisme des valeurs, on voit resurgir des totalitarismes religieux : « Avec Dieu on ne discute pas !… mais on agit au nom de Dieu… on se veut le défenseur de Dieu ». Ainsi, on se soumet et on se démet… La croyance aveugle à la volonté divine, sanctifie la contrainte, voire la violence. La guerre est ainsi « juste »… qu’on l’appelle « croisade »-« djihad»-« pogroms »-« épuration ethnique »-« génocide »…

Alors se pose la vraie question… comment lutter contre une telle dérive, un conflit de civilisation ? L’auteur nous invite à la réflexion, à l’analyse, à l’étude de ces phénomènes déviants, à la défense des valeurs et des principes de la laïcité, à la recherche d’un « vivre ensemble » dans une république forte, solidaire et fraternelle .