Gérard Markhoff est né en 1929 à Stettin en Allemagne. Venu en France après la Deuxième Guerre mondiale, en 1956 il épouse Liliane Thiébaud, une suissesse institutrice. Il est pasteur de l’ERF à Lille (1956-1957) puis à Couhé-Veyrac dans la Vienne (1957-1958). En 1958 le couple part au Cameroun avec deux enfants en bas âge pour le Pays bamiléké à l’ouest du Cameroun, envoyé par la Société des Missions Évangéliques de Paris. Gérard travaille à l’organisation des Églises évangéliques et baptistes nouvellement autonomes, enseigne à l’École de théologie de Ndoungué, tandis que Liliane dirige une école maternelle aux côtés de sœur Gisèle, diaconesse de Reuilly, responsable des cultes d’enfants. Trois autres enfants naissent en 1962 et 1965. Le pays est troublé et la situation des expatriés est difficile. Alors qu’elle faisait des courses à Bangangté, Liliane est assassinée avec un autre missionnaire suisse, Roland Waldvogel, le 21 août 1965. Plusieurs autres missionnaires et membres camerounais des Églises protestantes connaissent ce triste sort. Après un an de repli en Suisse, Gérard revient au Cameroun, envoyé par le Département missionnaire romand et la Mission néerlandaise, pour codiriger puis diriger des éditions CLE, maison d’édition des Églises protestantes attachée à la promotion de littérature africaine. En 1969, il se remarie avec Colette Debrun, une française psychologue. Deux enfants naîtront de ce couple. En 1978, la famille rentre en France, Gérard obtient la nationalité française ; il ne va plus occuper de poste ecclésial local. Il est nommé secrétaire général du Centre Villemétrie (du nom d’un village à côté de Senlis où ce Centre de recherche a été fondé par son ami André de Robert en 1954), orienté, sous l’impulsion de Claude Gruson, haut fonctionnaire et économiste, vers une réflexion éthique sur des questions économiques, sociales et politiques. Gérard Markhoff a été notamment la cheville ouvrière d’un colloque organisé par ce Centre en 1986 publié sous le titre Vers une éthique politique, L’éthique face à l’ingouvernabilité du monde actuel. Très préoccupé par ces sujets, il « milite » à la Commission Sociale Économique et Internationale de la Fédération Protestante de France, avant de travailler à Bruxelles à la création de la Commission Église et société de la Conférence des Églises Européennes. Il termine sonministère comme aumônier de la Fédération Protestante de France de l’Aéroport de Roissy. En retraite depuis le 1er juillet 1992, il décède à Paris le 10 avril 2020.
Jean-François Zorn
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