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Yvonne et Idebert Exbrayat, Justes parmi les nations

Yvonne et Idebert Exbrayat ont été reconnus, en 1979, comme Justes parmi les Nations. Collette Willm et Monique de Hadjetlache se souviennent ici de l’engagement de leurs parents pendant la Guerre.

Je me souviens d’une boîte que maman cachait dans le tas de bois de notre maison de Rodez. Je n’en parlais pas parce que je savais qu’il y avait des choses qu’il ne fallait pas dire. Bien plus tard, j’ai eu l’occasion de lui demander ce qu’elle cachait dans cette boîte. C’est alors qu’elle m’a raconté l’histoire des tampons. Papa avait un paroissien, qui répondait au nom de Saint-Just et qui était chef de service à la préfecture. Il est allé, un jour, lui demander des tampons pour faire des faux papiers. Horrifié, le fonctionnaire lui dit : « Mais je ne peux trahir. Je me suis engagé. J’ai prêté serment ! ». Idebert lui rétorque : « Savez-vous, monsieur Saint-Just, qu’il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes ! ». Alors, l’homme de la préfecture lui dit : « Écoutez, j’ai un dossier à descendre dans un autre service. Je vais m’absenter un moment, mais sachez que les tampons sont dans le placard qui est derrière nous ». L’homme est ensuite remonté et comme si de rien n’était il a salué son pasteur. Idebert s’en est allé avec les tampons. Ils n’en ont jamais plus reparlé. 

À l’époque, je n’en ai jamais parlé aux parents. Je savais qu’il y avait des choses à propos desquelles il fallait se taire. Je n’avais pas peur. Avec mes parents et les gens de la paroisse, je me sentais en sécurité.

Colette Willm

À propos de l'auteur

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Alain Rey

Directeur de la publication Hier & Aujourd'hui
Pasteur de l'EPUdF
Études à Montpellier, Berkeley et Genève
Pasteur à Fleury-Mérogis, Mende, au Defap et à la Cevaa

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