L’actuelle guerre en République Démocratique du Congo est proche de l’embrasement.
Près de 3000 morts à Goma, tués par l’armée rwandaise commandant des rebelles locaux. Horreurs identiques à Bukavu, n’épargnant même pas les enfants. Cinq millions de déplacés au nord et au sud du Kivu. Des postes de l’ONU et structures humanitaires attaqués et neutralisés.
De haute ou de basse intensité, ces massacres restent un bien pour Kigali, où il est admis que si le Rwanda est un problème, il peut être aussi une solution. Désormais, drones et équipements high-tech ont avantageusement remplacé les « machettes » ! Les rescapés du génocide le sèment frénétiquement ailleurs. Pour leur survie.
Nourris de légendes commodes, certains croient aux malédictions tribales. Les déstabilisations et guerres de ce régime de corsaires concernent pourtant des enjeux stratégiques pour d’autres pays. Si la révolte gronde en République centrafricaine, l’armée rwandaise terrorise le nord du Mozambique où elle défend les intérêts français pour le pétrole. Quant à l’est du Congo, Kigali vise surtout un territoire riche en terres rares. Endossant les vues de N. Sarkozy, E. Macron n’a cessé de soutenir le Rwanda, refusant de condamner son militarisme guerrier contre Kinshasa. Cette position est aujourd’hui intenable.
Célébré sur tous les tons comme un pays modèle, le Rwanda a montré de quoi il est fait. De mort. Une mort refoulée autant qu’une mort à donner partout ailleurs, fort de ses complicités en Occident.
La communauté internationale semble s’insurger contre cette impunité. Elle prend en compte ces violations et décrète de sérieuses sanctions. Il reste aux Églises, au Conseil œcuménique en particulier, de quitter leur aveuglement. Genève est restée trop longtemps un nid de lobbyistes de Kigali.
Philippe Kabongo-Mbaya, pasteur
Mouvement du christianisme social
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