Denis Müller, Virages. Confinement, désir de changement et monde nouveau, Olivetan, Lyon, 2020, 152 p., 14 €
Denis Müller, professeur honoraire d’éthique à l’Université de Genève, a tenu un journal pendant toute la période de confinement. Il nous livre ce travail avec « Virages. Confinement, désir de changement et monde nouveau » paru aux Éditions Olivetan. C’est un petit ouvrage de 152 pages dans lequel l’auteur laisse librement courir sa réflexion : il fait appel à des souvenirs personnels, il questionne le sens des choses et s’interroge sur le sens de l’exil vécu, il convoque à la discussion collègues et figures amis, il cite des textes qui ont fait trace en lui, il converse avec quelques grands de la pensée, Il se remet en action dans des voyages que le confinement désormais interdit, en Europe, en Afrique, en Amérique latine. C’est une réflexion libre et vagabonde. C’est un peu comme un tableau impressionniste avec des touches, des couleurs, des jaillissements, des clairs obscurs, des fulgurances. Le foot et Zidane n’y manquent pas.
Deux trajectoires traversent l’ouvrage : celle du passé et celle du lendemain. Pour Denis Müller, le confinement est un exil, un peu comme l’exil biblique. En situation d’exil, le peuple revient sur ses fondements, fait vivre son passé, idéalise ses faits de gloire. Il se construit ou se reconstruit un roman, une histoire. Dans le même temps, il se tourne vers le futur avec des yeux nouveaux, avec des attentes renouvelées. Est-il possible de vivre de façon nouvelle ? Est-il possible d’éviter les erreurs passées ? Est-il possible d’être plus responsable, plus pacifique, plus juste avec la création ? C’est ce parcours de l’exil dans lequel nous invite Denis Müller avec ses « Virages ». C’est le chemin d’une recherche éthique exigeante et critique. Le chemin d’une spiritualité actuelle et incarnée.
A.R
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